Il y a des stands que l’on regarde, et d’autres que l’on vit. Celui de Richard Mille à Rétromobile 2025 appartient sans aucun doute à la seconde catégorie. Plus qu’une exposition de véhicules rares, le créateur horloger nous offre cette année un véritable théâtre mécanique où se croisent élégance française, raffinement italien et esprit d’aventure.
Le luxe du temps suspendu
Dès les premiers pas sur le stand, une sensation particulière s’installe : celle d’un temps suspendu. Richard Mille, célèbre pour son obsession du détail et de la performance, applique ici les mêmes codes que dans ses créations horlogères.
Chaque modèle, chaque lumière, chaque angle de vue semble avoir été pensé pour ralentir le visiteur, le forcer à contempler.
Ce n’est pas seulement un hommage aux voitures anciennes, c’est une ode à l’ingénierie pure, à l’audace des designers d’hier, à la beauté du geste mécanique. Une parenthèse précieuse dans le tumulte de l’ère numérique.
Citroën DS : la diva au naturel
Pas de clinquant inutile ici. Les Citroën DS exposées respirent la noblesse tranquille des grandes dames. Restaurées avec une fidélité absolue, certaines sont d’une sobriété frappante, d’autres plus sophistiquées dans leur finition.
On découvre la DS non pas comme un objet de musée figé, mais comme un être vivant, toujours aussi fluide, toujours aussi révolutionnaire.
Elle est posée là, majestueuse, comme si elle attendait simplement de reprendre la route. Un rappel que cette voiture n’était pas seulement en avance sur son temps, mais qu’elle défie encore les années.
Les Kégresse : machines d’exploration oubliées
Si la DS évoque les salons parisiens, les véhicules Kégresse nous emmènent au cœur de contrées lointaines.
Avec leurs chenilles larges et leurs formes atypiques, ils attirent immédiatement l’œil. Mais plus encore, ils racontent une épopée : celle des grandes croisières Citroën dans les années 20 et 30, véritables expéditions à travers les déserts africains ou les montagnes d’Asie.
Ici, le stand Richard Mille agit comme une machine à remonter le temps. Photos d’époque, extraits de journaux, anecdotes de mécaniciens ou de pilotes donnent chair à ces véhicules souvent méconnus. Une pièce rare de l’histoire automobile enfin mise en lumière.
Ferrari : l’éclat brut de la performance
Et puis, comme un contraste volontaire, viennent les Ferrari. La tension monte, les lignes se tendent, les couleurs s’enflamment.
Sur le même stand, la marque italienne impose sa présence avec élégance et brutalité. Chaque modèle évoque une époque, un pilote, un rugissement. Mais dans ce cadre feutré, elles deviennent presque contemplatives.
Ce choix de Richard Mille d’unir ces univers si différents — luxe à la française, exploration coloniale, sport italien — est audacieux. Mais c’est justement ce mélange des genres qui crée la magie du lieu.
Les modèles les plus marquants à voir absolument
Parmi la sélection impressionnante, certains modèles captent toute l’attention :
- La DS 23 Pallas en finition ivoire, état concours
- Le Kégresse C4, emblème des premières missions transsahariennes
- Une Ferrari 250 GT California, pièce ultra convoitée
- Le rare prototype de DS cabriolet signé Henri Chapron
- Une Ferrari 288 GTO, brute de puissance et de raffinement
Un stand à part, fidèle à l’ADN Richard Mille
Ce qui différencie ce stand des autres, ce n’est pas seulement la rareté des modèles exposés. C’est l’intention artistique qui le sous-tend. Richard Mille ne cherche pas à séduire, il cherche à transmettre. À faire ressentir ce que ces voitures ont traversé, ce qu’elles incarnent. La vitesse, l’audace, la recherche d’absolu.
Et ce n’est pas un hasard si ses montres sont portées par des champions. Son stand, comme ses créations, reflète une idée du dépassement.
Une passion pour l’excellence mécanique, qu’elle roule à 300 km/h ou qu’elle traverse le Sahara.
